Les minorités visibles nées au Canada: l’angle mort des politiques d’intégration au marché du travail

Ce rapport présente les derniers développements sur la situation des immigrants et des minorités visibles sur les marchés du travail québécois et canadiens. En 2021, les immigrants représentaient 14,6 % de la population du Québec et 23 % de celle du Canada. Au Québec, le taux de chômage chez les immigrants a fortement baissé au fil du temps, mais les immigrants sont toujours plus exposés au chômage et occupent des emplois moins bien rémunérés que les Canadiens de naissance.

Quant aux minorités visibles, leur part dans la population était de 16,1 % au Québec (26,5 % au Canada) en 2021. Aussi, près d’un Québécois de moins de 25 ans sur quatre (22,2 %) est issu d’une minorité visible, une réalité avec laquelle le marché du travail devra composer et que les décideurs des politiques publiques doivent prendre en considération.

Nos résultats permettent de conclure que l’intégration dans le marché du travail au Québec et au Canada est déterminée davantage par l’appartenance à une minorité visible que par le fait d’être immigrant. Même s’ils sont nés au Canada, les membres d’une minorité visible semblent peiner à se tailler une place sur le marché du travail. Dans un contexte où le Québec et le Canada cherchent à recruter plus de travailleurs à l’étranger pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre, la logique voudrait qu’on réalise d’abord le plein potentiel de la population en âge de travailler qui se trouve déjà sur place. Par ailleurs, la situation des jeunes Canadiens de naissance issus des minorités visibles mérite une attention particulière pour parer aux risques d’exclusion socioéconomique de ces jeunes et aux conséquences que cette exclusion pourrait avoir sur la cohésion sociale.

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