Le Québec économique 10 - Chapitre 1 - Une sortie de crise plus compliquée que prévu: La pénurie de main-d’œuvre parmi les plus grands défis de la reprise

Avec encore beaucoup de travail à faire pour contenir le risque d’émergence et de propagation de nouveaux variants, la pandémie de COVID-19 représente toujours un facteur de risque pour la reprise mondiale. Nonobstant cela, les importants déséquilibres d’offre et de demande continuent de générer des pressions inflationnistes qui devraient éventuellement se résorber, mais sur un horizon qui demeure très incertain. L’action des banques centrales a hautement facilité la tâche des gouvernements durant la crise, mais la menace d’inflation persistante et d’un décrochage des anticipations inflationnistes amène les banques centrales à réduire le degré de détente monétaire, ce qui devrait occasionner une remontée des coûts d’emprunt pour les gouvernements. La meilleure manière d’y parer demeure des politiques encourageant une accélération du potentiel de croissance, lequel est toutefois menacé par plusieurs facteurs, dont la pénurie de main-d’œuvre, qui a rarement été aussi aiguë. Au Québec, celle-ci représente un obstacle de longue date et concerne aussi la baisse du taux de chômage structurel enregistré dans toutes les régions. Pour l’instant, l’ajustement des salaires demeure ordonné, mais de fortes hausses des coûts de main-d’œuvre seraient pénalisantes pour les PME. Pendant ce temps, la pénurie nuit à l’investissement et à la productivité, des ingrédients pourtant essentiels pour le potentiel de croissance de l’économie. Les solutions durables passent par la formation, la persévérance scolaire, l’immigration et la rétention des travailleurs plus âgés.

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