Problématiques juridiques des logiciels libres et ouverts :
défis et solutions pour le gouvernement du Québec (RESOLL)

En réponse à l'intérêt manifesté par l'industrie québécoise du logiciel et dans le contexte d'un questionnement global des administrations publiques en ce sens, le gouvernement du Québec s'intéresse de près aux logiciels libres et ouverts. Cette ouverture se comprend parfaitement dans un contexte où l'amélioration des services en ligne aux citoyens doit être réalisée tout en minimisant les dépenses technologiques, en amoindrissant l'emprise des prestataires de services sur l'administration et en favorisant l'épanouissement de la société de l'information au Québec. Toutefois, comme le démontre l'actualité, l'adoption de cette nouvelle attitude vis-à-vis de la création des logiciels ne se fait pas toujours sans soulever de difficultés juridiques. Pour cette raison, la façon dont le droit québécois interagit avec les logiciels libres et ouverts (ainsi que l'évaluation des risques qui en découlent) prend une importance particulière.

L'analyse présentée démontre que le droit, tel qu'en vigueur au Québec, semble en mesure de faire face efficacement aux différentes problématiques juridiques sous-jacentes à l'utilisation des logiciels libres et ouverts. Tout d'abord, aucune règle d'origine légale ne s'oppose à la validité des principales licences libres et ouvertes, et cela malgré le fait que la plupart d'entre elles n'ont pas été conçues avec le système juridique québécois en tête. Ensuite, autant le régime fédéral du droit d'auteur que les règles québécoises de la responsabilité contractuelle permettent aux développeurs et aux utilisateurs des logiciels libres et ouverts de préserver efficacement la liberté du code informatique, objectif caractéristique des licences libres et ouvertes.

Il n'en demeure pas moins qu'un certain nombre de risques juridiques découlent de l'utilisation des logiciels libres et ouverts, qu'ils proviennent des exigences de formalisme de la Loi sur le droit d'auteur, des violations antérieures aux droits de propriété intellectuelle de tiers ou tout simplement de la protection contractuelle élevée dont bénéficie les donneurs de licences. En conséquence, l'intégration des logiciels libres et ouverts à la stratégie technologique du gouvernement du Québec nécessite la mise en place de quelques initiatives permettant de réduire ces risques autant que possible, et de rendre possible la gestion de ceux qui ne peuvent être complètement éliminés.

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